La vieillesse et la joie de vivre


Bonjour mes chers amis, incroyable, je vous ai écrit il y a très peu de temps et voilà que je recommence : l'inspiration m'est revenue !!  
Je commençais à écrire en espagnol et mon ordinateur réglé  sur la dictée automatique en français ne comprenait rien, et pour cause.

Le titre de cet article correspond à ce que je ressens en ce moment. J'ai eu la chance de pouvoir partir en voyage à Guadalajara, deuxième ville du Mexique pour assister à un championnat de tennis des huit meilleurs joueuses du monde, tournoi qui normalement a lieu en Chine et pour des raisons de pandémie, ce tournoi était organisé au Mexique, la deuxième ville du Mexique,  ce qui est vraiment incroyable. C'était mon premier voyage en avion depuis plus de deux ans et je l'ai vraiment apprécié.

J'étais parti là-bas avec mon voisin français Hervé qui habite curieusement à deux pas de chez nous et qui a fait construire avec son frère une maison en même  que nous avions construit la nôtre. On s'en est donné à cœur joie et l'atmosphère dans le stade était extraordinaire. Nous avons crié à tue-tête pour encourager notre favorite  une petite espagnole (1,82m) Garbine Muguruza, première espagnole à gagner ce grand tournoi,  et a empoché la modique somme de 3.500.000 dollars.

J'éprouve en ce comment 2 sentiments contradictoires :

La tristesse de vieillir

Nous étions assis perchés en haut d'une tribune qui nécessité 6 1/2 étages d'un escalier en métal pour arriver à notre place. Mon arthrose, qui me laisse totalement en paix lorsque je marche pendant trois heures sur le parcours de golf, m'a horriblement handicapé et m'a fait prendre conscience que je ne pourrai plus jamais entreprendre des voyages pour visiter des sites intéressants et  en outre monter et descendre ces escaliers pour épancher mes petits besoins,  plus urgents qu'autrefois,  m'a fait souffrir comme vous n'en avez pas idée. Il faut accepter maintenant que tous les jours il y a quelque chose qui se détraque et qu'il faut s'adapter et vivre avec. J'entends aussi de moins en moins bien en espagnol, dès qu'il y a du bruit et qu'il y a plus de 3 personnes et mon appareil auditif ne me sert guère. Sans parler de mes trous de mémoire. À peine si je me souviens  à chaud du nom de notre président.

L'immense joie de vivre.

Par contre, dans notre petit village, je dois reconnaître que je suis en pleine extase. Le climat d'abord ici est un enchantement. La saison des pluies s'est achevée. Il fait un peu plus froid et la nuit il faut bien se couvrir puisque le chauffage n'existe pas dans ce pays,  mais la variation diurne reste quand même de 12 à 24°. Je vous ai déjà décrit les avantages de vivre dans ce magnifique pays, mais je vais me limiter à ce que j'ai vécu ces derniers jours :

Vendredi matin, réveil à 6h30 pour arriver à 8h sur le parcours de golf. Ce jour là, tristement je ne conduis pas et un taxi, dont le conducteur est devenu un ami, me conduit à ma destination à 1 demie-heure de chez nous. Mon ancien chauffeur de taxi hélas,  qui me conduisait autrefois est mort de coronavirus. Je joue plutôt bien cette fois dans on sport favori et Nena me retrouve pour aller comme chaque vendredi déguster de délicieux "tacos" près de mon hacienda que je vous ai déjà décrite. Je vous rappelle ce qu'est ce délicieux en-cas mexicain

J'ai toujours du mal à manger avec les doigts et je commence par la fourchette. Un litre de liquide délicieux (orgeat ou ananas en général) accompagne le tout et nous voilà rassasiés jusqu'à la fin de l'après midi. Nous nous rendons ensuite à un marché organique où la nourriture correspond à peu de choses près à un marché bio mais avec un grand nombre de hippies qui vendent leur marchandise. La faune est intéressante : beaucoup de jolies filles  (Nena, bien que destinataire de mon blog, ne le regarde jamais !!) On y voit beaucoup de nombrils, des shorts, de jolies jambes et des exhibitions comme celle là :


La jeune femme que vous voyez à gauche avec le nombril visible vient au cours de Qi Gong et fait toujours sensation.

Je vous montre aussi nos amis chinois qui vendent aussi leurs produits.







Leur histoire est intéressante. Ils sont partis de Chine à l'aventure et on ouvert un restaurant dans l'État de Chiapas, bien loin d'ici. Et puis ils ont débarqué ici, je ne sais pas pourquoi, en dormant d'abord dans une grande camionnette, puis ils ont loué une petite maison où la maman a accouché de manière naturelle, dans l'eau,  chez elle avec l'aide d'une sage-femme et elle a mangé ensuite le placenta !! Le bébé que vous voyez sur cette photo est absolument adorable ;  il accompagne son papa quand il vient donner des cours de chinois à la maison à Nena en échange de cours d'espagnol.

Liu pendant son cours d'espagnol 

Le bébé bien sage. Quand il ne dort pas, il sourit tout le temps.

Néna qui raffole de canard laqué que nous avons dégusté souvent en Chine, leur a demandé d'en cuisiner un. Nous avons acheté le canard et ils nous invité chez eux à le savourer.

Vous voyez ici aussi lors de la dégustation du canard laqué, le grand frère (3 ans) qui parle mieux l'espagnol que ses parents, puisqu'il est scolarisé ici.

Enfin je ne peux n'empêcher de vous montrer cette photo, écran d'accueil de mon téléphone,  quand le bébé est né, mais ne dites-rien à Néna qui m'interdit absolument de montrer une photo d'elle dans mon blog.



Plusieurs jours sont passés, comme toujours depuis que j'ai commencé ce blog. Je continue dans la foulée. En cet instant, j'écoute sur Radio Classique le concerto N° 3 de Beethoven avec les extraordinaires écouteurs d'Apple, on se croirait dans la salle de concert. Je me gave de cette station pour écouter du français que je commence à oublier. Vous vous rendez compte que que je commence à rêver en espagnol. Grâce au streaming musical, j'ai pu reconstituer la musique que j'ai tellement écouté sur vinyle, en récupérant les pochettes d'origine :  en classe prépa,  je retrouvais mon calme en écoutant l'ouverture de Tannhauser et l'Adagio d'Albinoni. J'ai mis ça sur une playlist intitulé "à mon décès", à l'intention de ma dulcinée.

Un peu d'images reflétant mon avancée en âge, la célébration de mon anniversaire, dans notre petit village, chez une famille qui nous est si proche : 

Une petite vidéo d'abord :


Cette nourriture se compose en particulier de délicieux "tacos al carbon", boeuf ou porc, qu'on retrouve  dans la même forme dans la cuisine libanaise. Vous voyez en particulier comment les convives se servent en mettant dans les tortillas les ingrédients nécessaires, sans oublier le piment (le chile).
Dans la deuxième partie du film, on chante l'équivalent du joyeux anniversaire, que je vous ai déjà illustré précédemment.  

Comme c'est moi qui filmait, vous n'y voyez pas ma "bouille". Pour que vous ne restiez pas sur votre faim, voici quelques images capturées par ma femme :


Vous voyez ici mon ami Hervé, mon compagnon de Guadalajara

un gamin,  qui fêtait dans le même mois ses moins de 65 ans




Ce personnage, Luis,  revête son importance car c'est grâce à lui que nous habitons dans ce village. Nena (ma femme) l'avait connu quand il faisait ses études de doctorat d'économie à Paris et ils appartenaient tous les deux au groupe de danseurs de musique folklorique de la Maison du Mexique à Paris. Notre ami Luis après s'être marié,  après avoir fait un enfant français qui vit à Lyon aujourd'hui, après 10 ans,  est revenu dans son pays d'origine et avait acheté une petite maison dans notre petit village d'Amatlan. Nena a eu un coup de foudre instantané, a  acheté un morceau de terrain qui jouxtait le sien et a fait construire ensuite une petite maison qui fait notre délice.

Bien sûr, comme dab, les bougies se rallumaient sans cesse, ce qui faisait la joie des enfants.

Je ne sais pas ce qui m'arrive, je pourrais continuer sans cesse.Je vais m'arrêter sur un épisode magnifique, tout en l'honneur de ma femme.

Comme je vous l'ai déjà dit, au début de la pandémie,  ma femme a initié un cours de Qi Gong gratuit sur la place publique de notre village. Premier jour,  0 participant, puis votre serviteur et de fil en aiguille plus de 60 participants permanents et au moins 80 personnes inscrites sur le groupe WhatsApp qu'elle a créé. Vous n'imaginez pas la joie que ressentent tous ces participants de toutes les origines. Elle a créé une dynamique de groupe inimaginable et nous nous  y sommes fait de nombreux amis. Il y a des jeunes, des vieux, des jolies filles, des hippies, des gens handicapés, des paysans, des intellectuels, des médecins, des professeurs de Yoga, deux personnes qui ont vécu leurs derniers jours dans la joie et j'en passe et des meilleurs. Elle a organisé des séances de méditation dans le village avec notre fameux prêtre taoïste psychiatre français Gérard Guasch dont je vous ai déjà parlé, devenu mexicain dans l'âme. Elle initie des marches dans notre montagne avec du Qi Gong comme récompense en haut de la cime. Beaucoup de gens sont tellement impressionnés par sa démarche altruiste qu'ils lui offrent sans cesse des cadeaux,  des séances de massage au point  que deux médecins argentins de passage, qui facturaient leurs soins  plus de 80 euros par séance, se sont mis à donner des consultations gratuites à des personnes sans le sou, qui en avaient besoin.

Je vais vous narrer sa dernière expérience qui a consisté à convier une partie du groupe à une station thermale qu'elle adore, à 2 heures de chez nous, où elle allait toute petite avec sa mère pour soigner ses rhumatismes. Avant la pandémie, nous y allions chaque semaine et elle eût cette idée de génie  d'y transporter le plus d'"élèves" possibles. Les nantis avaient 6 voitures avec 5 personnes à son bord, soit 30 personnes en tout. De ces trente personnes de nombreux  personnages qui n'avaient sans doute jamais connu une piscine thermale à 32° y bien évidemment ne savaient pas nager. Vous les auriez vus barboter avec une telle joie que Néna et moi et bien d'autres en étaient vraiment émus.

Je vous montre d'abord des images que je commenterai ensuite. Ce n'est pas moi qui ai pris ces photos et la qualité est quelconque, car extraite d'un téléphone de faible définition par WhatsApp. Ne les agrandissez pas trop.


Sur ces photos, il y a deux personnages très pittoresques que j'ai signalés :

Artemio, un jardinier qui nettoie la place avant notre arrivée. Il a un bagout extraordinaire et fait des discours très touchants. Un autre dont j'ai cité le nom, Bonfilio, a la maladie de Parkinson.  On lui amenait au début un tabouret : il ne manque jamais une séance et il refuse désormais cette aide. Il est très heureux maintenant, car il peux lever les bras et pendant la visite archéologique qui a suivi la piscine thermale, il cavalait comme un lapin, marche que moi j'ai refusé de faire.

Je crois que j'en ai assez dit : vous comprenez sans doute que ma femme Ester (sans h) n'ait guère envie de retourner en France et de la voir si heureuse me comble.

À la prochaine, votre ami Jacques.





 










Commentaires

  1. Bravo Jacques ! Bravo Nena ! Très touchant, intéressant et instructif. La dernière phrase est formidable

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